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Le Baobab, mystique et médicinal

Le baobab est si symbolique de vie, de puissance, et de sagesse. Ce n’est pas à la légère que les griots eux-mêmes, en tant que gardiens traditionnels de la connaissance ancestrale, sont parfois inhumés dans la cavité sacrée d’un baobab. Dans l’enceinte du baobab, on peut préserver de l’eau, détenir des prisonniers (Nigéria), ou abriter le métier d’un tisserand contre l’impitoyable soleil ouest-africain (Mali, selon Ibn Battuta au XIVe siècle).

Mais selon les croyances,  cet arbre reste un arbre très mystique. Le baobab a inspiré plusieurs légendes africaines, certains disent qu’un démon a arraché l’arbre, planté ses branches dans le sol et laissé ses racines à l’air. Le baobab est aussi l’arbre sous lequel les griots s’installaient pour conter à l’ombre, on l’appelle d’ailleurs toujours l’arbre à palabre.

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Le baobab est un arbre providentiel pour les populations rurales, puisque toutes ses parties à l’exclusion du bois, sont utilisables.

Tous les organes de la plante sont riches en matières mucilagineuses et constituent des médicaments émollients et adoucissants. Les analyses ont démontré que les feuilles, riches en calcium, fer, protéines, et lipides, constituaient un aliment de complément irremplaçable pour les consommateurs de mil.

Le fruit, populairement appelé « pain de singe » en français et « bouye » en wolof à également des usages alimentaires, la pulpe séchée, dure et blanchâtre, renferme 75% de glucides, des teneurs importantes de calcium, de phosphore, de vitamine C et de la thiamine, riboflavine et niacine. Les graines noires enfermées dans la pulpe sont parfois grillées et consommées en période de famine. C’est un aliment intéressant car elles contiennent plus de protéines que l’arachide.

L’écorce est employée comme un adoucissant pour combattre les inflammations du tube digestif et les différentes fièvres.

Huile de baobab Pour la peau contre eczéma bouton et pour le cuir chevelu

Tous les éléments viennent du baobab et sont en poudre

3 poignées d’écorces de baobab

12 cuillères à soupe de graines de la coque du fruit

4 cuillères à soupe de farine du fruit

6 cuillères à soupe de feuille

5 litres d’huile de soja ou huile de tournesol

Cuisson au bain mari ou laisser macérer un mois au soleil

 

 

 

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Comment se soigner par les plantes..? La médecine traditionnelle africaine une médecine relationnelle

Connaître les plantes, 

Autrefois la connaissance des plantes était transmises des anciennes générations aux jeunes. On apprenait les lieux propices à la cueillette, les parties des plantes à utiliser, leur mode de préparation et d’administration. Cette connaissance est aujourd’hui perdu. Il faut donc être sur de soi avant de cueillir un plantes, afin d’éviter toute confusion et empoisonnement.

Astuces : Il vaut mieux cueillir les plantes par temps sec, si le temps est humides, les plantes peuvent moisir ou fermenter et leur principe thérapeutique peuvent en être affectés. Le séchage se fait à l’ombre et bien ventilé et on les conserve à l’abri de la lumière et l’humidité.

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espace de séchage intérieur

Aimer les plantes,

Pour travailler avec les plantes, il ne faut pas seulement les connaître et connaître leurs différentes utilisations, il faut les aimer. C’est à dire le respecter.

Les thérapeutes de médecine africaine au Sénégal on une attitude particulière envers les plantes utilisés pour soigner.

Avant de procéder à la cueillette, le temps est pris d’une salutations intérieure et de courtes prières silencieuses. Une exigences est imposée au thérapeute. Il ou elle doit avoir l’âme en paix. S’il est contrarié, il doit arrêter les préparations jusqu’au retour de la calme intérieur. Des prières entourent ces activités que l’on souhaite bénéfique pour le patient. Cela peut surprendre, mais que savons nous de l’influence des ondes émises par nos pensées nos sentiments sur les êtres qui nous entourent?

Un thérapeute africain ne dit pas « je guéris ». Il dit « je soigne, mais c’est Dieu sui guérit. » son rôle est d’orienter les forces de la guérison.

Importante de l’accueil,

L’expérience vécue au Sénégal, à l’hôpital Traditionnel de Keur Massar structure modeste mais accueillante, propose au malade un environnement réconfortant pour le patients. Il est très important d’apaiser le patient de lui redonner confiance cela permet de le ou la soigner plus facilement. L’écoute est essentielle, il faut prendre le temps de la discussion, car la première question du soin est celle de la relation et du lien.  

Travailler avec plusieurs plantes, 

La médecine africaine prescrit des associations de plantes synergiques ou complémentaires. Les plantes médicinales sont toujours douées de plusieurs vertus. Les associations réalisées augmentent encore ces diverses potentialités.

 

Les préparations  

Infusion : Verser de l’eau bouillante sur la ou les plantes, couvrir et laisser infuser, filtrer et boire. l’infusion se fait en général avec les parties tendres de la plantes (feuilles et fleurs).

Décoction : Mettre les plantes dans une casserole dans laquelle on a mis de l’eau froide. On porte à ébullition, on baisse le feu et on laisse frémir à petit feu. Filtrer. La décoction convient généralement aux écorces, aux racines, aux feuilles dures, aux baies et aux fruits.

Macération :  Mettre la plante en contact à froid dans un liquide (eau, alcool, huile, vin) le temps de la macération varie selon l’effet désiré.

Eau miraculeuse :  Introduire les plantes sèches grossièrement broyées dans un bocal de verre selon proportion. Ajouter 1 litre d’eau de vie. Laisser macérer 15 jours. Il est important de presser les plantes avec un ustensile ou un linge afin de sortir tous les principes actif de la plantes. Mettre en flacons.

Posologie, Adultes une cuillère à café dans de l’eau ou de la tisane une à deux fois par jour

Inhalation : On porte de l’eau à l’ébullition. On met les plantes dans une bassine ou dans un saladier et on verse dessus l’eau bouillante. On met une serviette de toilette sur la tête et on respire profondément la bouche ouverte.

Cataplasme : On broie une plante fraîche et on l’applique en externe sur la partie à traiter. Puis on recouvre d’un linge propre. Les cataplasmes peuvent être appliqué avec des plantes cuites.

Compresse : On applique un linge imbibé d’un jus frais de plante, d’un décoction, d’une huile, etc sur la partie à traiter.

 

Réalisation de la pommade PKF contre les rhumatisme entorse foulure enflure

Macération à base de Karité et d’huile

wolof peul

Giel Gauti – Maytenus Senegalensis

Alyana – Cassia occidentalis

–  mburbof, burbog– Momordica charantia écorce feuille fleurs fruit ?

fuden, buburé – Henné – Lawsonia inermis

Khurel – Crateva religiosa

Alom– Diospyros mespiliformis

Chromolaena odorata – Boulgour Sauvage

Seikus phyllanthus reticulatus

dnen digek, bulé barkalé – Fagara Zanthoxyloïdes

Rot Tubutel– eucalyptus alba

Niaouli– Melaleuca quinquenervia

Xëwer– Aphania senegalensis, Cerisier du cayor

NebnebGaudi Acasia Nilotica

DSC_0035 Macération terminé !

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Dans les pots à mettre au frigo pour que le karité durcit

 

 

L’hôpital traditionnel de Keur Massar dans la banlieue de Dakar / Soigner par les plantes 

Projet de recherche : Soigner par les plantes de Dakar à Aubervilliers

Dakar est une ville qui s’étend de plus en plus. La construction de nouveau immeubles, l’urbanisation massive font disparaître les arbres et les plantes de la ville. Cette métropole est selon l’OMS une des villes les plus polluées du monde. Toutefois, il n’est pas rare de trouver dans la rue des échoppes de plantes médicinales dans lesquelles s’accumulent des feuilles séchées en tout genre, écorces, racines, brindilles, morceaux de bois, graines, sachets de poudre mystérieux, côtoyant des peaux et cornes d’animaux ou de gros coquillages… Les gens s’automédicamentent ou vont voir des guérisseurs herboristes qui prescrivent tisanes, décoctions, macérations… Cueillies à certaines heures afin de préserver leurs qualités, préparées selon certains préceptes et recettes transmis de génération en génération notamment dans les campagnes, par des savoirs herbologiques issus des rites d’initiation et de l’ethno-botanie, les plantes continuent de soigner aussi couramment. Garab en Wolof à deux significations : arbre et médicament.

 

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Récolte des plantes pour la réalisation du protocole d’accueil (fumigation : protocole de localisation du mal par pénétration, composé de feuille de Niaouli, écorce de Moringa et de la poudre de Fouf). Les plantes et les écorces doivent être récoltés le matin même.

 

L’hôpital traditionnel de la commune de Keur Massar, dans la grande banlieue de Dakar, existe depuis la fin des années 70. Il a été créé par le professeur Yvette Parès et son équipe du Centre de Recherches Biologiques sur la Lèpre (CRBL). En 1980 l’hôpital commence le recrutement de tradipraticien.e.s et ouvre un espace d’accueil et d’hébergement pour les lépreux. En 1995 c’est la création d’un laboratoire de production de médicaments sur le site, cela permet l’élargissement de la gamme de produit et l’ouverture d’une pharmacie. En 2005 c’est la création du jardin botanique de plantes médicinales afin de favoriser les recherches et les échanges entre tradipraticien.ne.s. Enfin en 2011 grâce à la mise en place des protocoles thérapeutiques l’hôpital Keur Massar peut complètement assurer la production des traitements. Dans un souci de transmission et de partage en 2017, il ouvre un gite d’accueil et met en place des formations pour toutes personnes intéressées, au Sénégal comme à l’international.

 

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Espace de séchage en intérieur, certaine plantes doivent sécher en intérieur pour ne pas perdre leur arômes. (comme par exemple, l’écorce et feuille de baobab ou encore feuille d’eucalyptus)

 

Aujourd’hui à cause de la pression immobilière cet établissement privé est en danger. Alors qu’il abritait sept hectares de forêt, il ne reste qu’un hectare et demi. Cette forêt est le premier outil de travail des tradi praticien.ne.s car c’est avec ces plantes récoltées qu’ils et elles réalisent leurs remèdes. La disparition de cette forêt entrainerait la disparition des pratiques qu’elle engendre.

 

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Laboratoire de l’hôpital, où sont gardés les extraits, les poudres et certaines plantes séchées